Dans mes articles, je réfléchis et pose par écrit des concepts et des questions sur ce qui m'intéresse : l'entrepreneuriat, la création de projets, la reprise et les financements, principalement en early stage, car je connais mes forces et mes limites. J’aime explorer les différents modèles d’affaires, ou les secteurs comme l’immobilier et les franchises. Ce sont mes centres d’intérêt du moment.
Dans un monde obsédé par l’hyper-croissance et les levées de fonds spectaculaires (quoique, en berne ces dernières années), il existe une autre voie : celle du slow business. Cette approche privilégie une croissance maîtrisée, une rentabilité saine et un positionnement stratégique plutôt que la course effrénée aux parts de marché. Construire un business optimisé, réfléchi et agile permet de rester libre et de maximiser la valeur créée.
Slow business : rentabiliser son temps et son travail
Ayant évolué dans des secteurs à faibles marges, j’ai réalisé l’importance de valoriser mon temps et mon expertise. Avec l’expérience – et peut-être l’âge… –, mon approche a changé : je ne cherche plus à maximiser le volume, mais à optimiser la rentabilité. Aujourd’hui, ce qui m’intéresse, c’est travailler sur des business où la marge est élevée et où la valeur ajoutée est très claire.
Cela implique souvent de :
Se positionner sur une niche spécifique, là où la concurrence est moindre et où la valeur perçue est forte,
Proposer une offre premium, en s’adressant à une clientèle prête à payer pour un service ou un produit différenciant,
Apporter une expertise pointue ou un savoir-faire rare, qui justifie une tarification plus élevée.
L’importance du choix du modèle économique
Il est néanmoins essentiel de reconnaître que la stratégie de croissance dépend largement des ambitions de l’entrepreneur. Certains visent une expansion internationale rapide pour devenir des leaders mondiaux, tandis que d’autres, moi le premier, préfèrent développer une entreprise locale, typée PME, avec de belles marges, privilégiant la qualité de vie et une gestion maîtrisée (aka le vilain canard pour les VC). L’approche n’en reste pas moins légitime et peut conduire à un succès durable pour le fondateur.
D’ailleurs, différentes études, notamment celle de la CCI de Paris, mettent en avant des modèles d’affaires sobres, où la rentabilité et l’optimisation des ressources priment sur la croissance volumique. Pourtant, trop d’entrepreneurs se lancent encore en sous-estimant l’impact des marges et en pensant que le volume viendra compenser des prix bas. Cette stratégie finit souvent par épuiser leurs ressources et les force à fermer.
Un exemple à suivre est celui de : Le Pain Quotidien, qui a commencé avec une seule boulangerie et s’est développé progressivement en mettant l’accent sur la qualité et l’expérience client. Leur expansion a été maîtrisée, sans précipitation, avec un positionnement fort sur des produits frais et une ambiance conviviale (malgré quelques péripéties financières). D’autres concepts comme Big Mamma ont connu une croissance plus rapide, mais en conservant quand même un modèle basé sur l’optimisation des coûts et l’expérience client, ce qui reste une illustration intéressante d’une croissance réfléchie
Un business agile et flexible, plutôt qu’un géant rigide
La flexibilité et l’agilité sont des atouts majeurs pour une entreprise qui veut s’adapter aux évolutions du marché. Ce n’est pas forcément la taille qui fait la force, mais la capacité à pivoter rapidement et à maintenir une structure légère.
Prenons l’exemple de Michel & Augustin : au lieu de s’endetter massivement pour construire leur propre usine, ils ont adopté une stratégie d’externalisation intelligente, leur permettant de se concentrer sur la marque et la distribution, tout en restant très rentables.
Il est donc essentiel de :
Avoir des coûts fixes maîtrisés, pour éviter de se retrouver coincé si l’activité ralentit,
Automatiser au mieux pour améliorer l’efficacité,
Se concentrer sur une proposition de valeur forte,
Être capable de dire non aux opportunités non alignées avec la vision long terme.
L’expérience client : l’atout de la rentabilité
Un business optimisé ne se construit pas uniquement sur des économies de coûts, mais aussi sur une fidélisation de la clientèle. J’ai expérimenté cela avec Klin, où nous avions misé sur une offre premium avec un service de collecte et livraison flexible pour nous différencier. Le résultat ? Des clients fidèles, des marges (un peu) plus confortables que dans les blanchisseries classiques, mais surtout de la vraie récurrence de CA.
Autre exemple plus premium (et oui…) : Ladurée, qui aurait pu se contenter de continuer à vendre des macarons comme des pâtisseries classiques. Au lieu de cela, ils ont transformé leur produit en une expérience de luxe, ce qui leur permet d’afficher des prix bien plus élevés et d’attirer une clientèle internationale prête à payer pour cette image de marque.
L’exécution prime sur le “buzzword”
Le slow business, tel que je le conçois, ne signifie pas ralentir ou faire les choses lentement, mais prendre des décisions plus réfléchies. Il s’agit d’un état d’esprit qui favorise la rigueur, la résilience et une vision à long terme. Plutôt que de céder à la tentation de l’expansion rapide, il s’agit d’optimiser chaque levier de rentabilité pour bâtir un business pérenne.
Et vous, êtes-vous plutôt du côté de ceux qui misent sur une croissance mesurée et rentable ? Avez-vous déjà fait le choix d’optimiser plutôt que de grossir à tout prix ? On vous écoute !